10 mythes sur la maternité.
 

De nombreuses idées préconçues peuvent modifier votre perception et votre expérience de la maternité. Voici 10 mythes tenaces... revus et corrigés!

1. Il est impossible de devenir enceinte pendant les règles

C'est rare, mais il est possible de devenir enceinte pendant cette période. Une femme est féconde pendant les quelques jours précédant ou suivant son ovulation (habituellement au 14e jour suivant les menstruations). Si le cycle est plus court (par exemple de 20 jours), l'ovulation peut se produire vers le 6e jour du cycle. La période de fécondité peut alors commencer alors que les saignements durent encore. «Les spermatozoïdes peuvent survivre jusqu'à 4 à 5 jours dans l'utérus, explique Mélissa Geoffrion, infirmière en périnatalité et accompagnatrice à la naissance au centre de maternité Mère et Monde. Si une femme fait l'amour quelques jours avant sa date d'ovulation, elle peut devenir enceinte.»

2. L'exercice physique provoque des fausses couches

Plusieurs facteurs peuvent provoquer une interruption involontaire de grossesse, mais la pratique usuelle d'exercice physique en est exclue. «La plupart des fausses couches sont provoquées par des anomalies chromosomiques de l'embryon ou une malformation utérine », explique Mélissa Geoffrion. Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), l'exercice ne fait pas augmenter le risque de fausse couche. «Bien entendu, les excès physiques de tous genres ne sont pas recommandés tout au long de la grossesse», spécifie l'infirmière et accompagnatrice à la naissance

3. Une femme enceinte mange deux fois plus

La future mère mange bel et bien pour deux, mais dans les faits, ses besoins en calories n'augmentent presque pas. Selon Santé Canada, au premier trimestre d'une grossesse, les besoins énergétiques de la femme restent sensiblement les mêmes. Au deuxième trimestre, pour la femme ayant un poids moyen, ils augmentent d'environ 350 calories par jour. Au troisième trimestre, l'organisme a généralement besoin de 450 calories par jour de plus qu'en début de grossesse.

4. Les enfants nés de mères âgées risquent de ne pas se développer normalement

Il s'avère vrai que les femmes dans la quarantaine ont davantage de risques d'avoir un enfant atteint de la trisomie 21. Selon le site Internet du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le risque de trisomie 21 est d'une grossesse sur 1528 à 20 ans comparativement à une sur 112 à 40 ans. «Des tests comme l'amniocentèse permettent maintenant de dépister la trisomie 21, dit Mélissa Geoffrion. Cela dit, la plupart des bébés nés de mères plus âgées sont en santé et se développent normalement.»

5. Pour un suivi de grossesse, il faut choisir un donneur de soins affilié à notre CSSS

Selon un dépliant publié par l'Association de santé publique du Québec (ASPQ), les femmes enceintes ont le droit de choisir le ou la professionnel(le) qui les suivra durant la grossesse et d'avoir la possibilité de changer de professionnel(le) peu importe le moment de la grossesse. «Il arrive que certaines mères rencontrent quelques médecins ou sages-femmes avant de déterminer leur choix final», constate même Mme Geoffrion.

6. La douleur de l'accouchement est intolérable

L'enfantement est reliée à une douleur, mais pas nécessairement à une souffrance. Une bonne préparation prénatale axée sur la détente de la mère, respirations, massages et positions pendant le travail comme la méthode Bonapace peut même aider les mères à moins ressentir la douleur. «Si la contraction est, pour la femme, synonyme d'angoisse, la douleur sera perçue comme étant plus désagréable, explique Julie Bonapace, l'instigatrice de la méthode Bonapace. Mais si cette même femme se répète que c'est grâce à la contraction que le bébé peut naître, la perception qu'elle aura de la douleur sera transformée.» Pour soulager la douleur, il y aussi des analgésiques puissants comme la péridurale. Toutefois, cet analgésique comporte des effets secondaires possibles comme des maux de tête et une utilisation accrue de ventouses, entre autres

7. Perdre ses « eaux » est le principal signe de début de travail

Environ 15% des femmes seulement perdent leur membrane amniotique ou «leurs eaux» spontanément en début de travail. «Les réels signes de travail sont des contractions régulières, douloureuses et rapprochées, un inconfort dans le bas du ventre et du dos ainsi qu'une dilatation du col utérin, explique Mélissa Geoffrion. Il arrive que certaines femmes expulsent leur bébé sans que la membrane amniotique n'ait été rompue. C'est notamment le cas de certaines femmes qui accouchent en maisons de naissance.»

8. Il faut toujours rester à jeun pendant l'accouchement

Selon l'Association de santé publique du Québec (ASPQ), la femme en travail a le droit de manger et de boire pendant le travail. Par ailleurs, pour prévenir la déshydratation et la perte d'énergie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux femmes de manger et de boire légèrement dans le cadre d'accouchements normaux à faibles risques. «Certains protocoles hospitaliers comme celui de l'Hôpital LaSalle à Montréal favorise cette façon de faire, souligne Mme Geoffrion. Le soluté de glucose est seulement proposé lorsque réellement nécessaire. Mais dans la plupart des hôpitaux québécois, les parents doivent faire une demande spéciale pour manger et boire pendant le travail.»

9. La position gynécologique est la meilleure pour l'expulsion du bébé

Les recherches démontrent que le fait de bouger pendant le travail augmente l'efficacité des contractions et facilite la descente du bébé dans le bassin. «Dans cet esprit, la position couchée sur le dos, avec les deux pieds dans les étriers, ne favorise pas la descente de l'enfant dans le bassin, explique Julie Bonapace. Des positions de gravité comme celle semi-assise ou à quatre pattes respectent beaucoup plus la physionomie de la femme.»

10. La mère ne doit pas boire une goutte d'alcool pendant l'allaitement

L'alcool est généralement proscrit tout au long de la grossesse. Mais une fois que le bébé est né, la mère peut en boire un peu (ex : une coupe de vin) pendant l'allaitement. Comme c'est le cas pour la plupart des médicaments, une très faible quantité d'alcool passe dans le lait maternel. «L'allaitement maternel procure des nutriments et anticorps exceptionnels au bébé, mais pour qu'il soit maintenu et apprécié des mères, il ne faut pas qu'il devienne trop contraignant. Pour stimuler le lait maternel, on recommande même parfois aux mères de boire une bière!», conclut Mélissa Geoffrion.

Y manque 5 et 7 à 10! XD