
13/12/2012, 18:03
Pour ma part, je doute que son statut social l’ait réellement servi. Ça reste toutefois une possibilité. Mais je pourrais vous raconter l’histoire d’une femme qui a subit la folie d’un individu charismatique et manipulateur. Elle l’a confronté en justice, craignant pour la sécurité de son enfant. Bien qu’il ait un statut social fort peu enviable et qu’il soit connu pour ses graves antécédents en matière de violence et de troubles psychiatriques, notre justice semblait toute disposée à lui accorder des droits parentaux les yeux fermés, jusqu’à ce qu’une spécialiste du service d’expertise psychosociale accepte, sur insistance de sa part, d’aller vérifier les informations susceptibles de prouver les allégations de cette femme. Même s’il ne fait plus partie de leur vie désormais, il hante ses rêves et surtout ses cauchemars, plusieurs mois après la fin des évènements, et elle continue de vivre dans la peur de le voir ressurgir d’un passé qu’elle tente vainement d’oublier.
Si Isabelle Gaston ne vit pas dans la peur puisque ses petits anges ne sont plus de ce monde, elle vit assurément un deuil qu’elle portera pour le restant de ses jours, et de même, Turcotte hantera certainement ses rêves durant un très très long moment. Justice n’a pas été rendue, j’en conviens, mais si l’avenir devait démontrer que les gens qui ont cru bon le remettre en liberté se sont trompés, la justice de notre état se verrait alors obligée de revoir entièrement les possibilités de verdicts et les condamnations relatives à ce type cas.
Je suis d’accord avec Evy02; si l’appel de la sentence ne se charge pas de l’envoyer en prison, où il serait sous protection fort probablement dans un pénitencier, le plus dur s’en vient. Un autre type de justice s’occupera de son cas, tôt ou tard. Tout sera difficile; se loger, travailler, assumer le regard et le jugement des autres, le mépris et la haine…
Car si la mémoire est une faculté qui oublie, un crime d’une pareille abomination reste marqué au fer rouge dans l’imaginaire collectif, au même titre que le martyre de la petite Aurore, ou que les atrocités de Roch ‘’Moïse’’ Thériault qui, longtemps après les évènements, a été battu à mort par l’un de ses codétenus…
Justice n’a pas été rendue, mais ce n’est pas terminé…
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