Discussion: Le streptocoque
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YING YANG
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Streptococcies A et B

Infections à streptocoques A

Les infections à streptocoques sont très fréquentes. Souvent bénignes (infections non invasives) elles peuvent être aussi très sévères (infections invasives). La morbidité de ces infections, leur gravité, et la mortalité qui en découlent restent élevées dans les pays industrialisés et dans les pays en développement. Les principaux streptocoques responsables d'infections sont Streptococcus pyogenes, le "streptocoque A", qui provoque des infections bénignes comme l'angine ou l'impétigo, mais est aussi à l'origine d'infections invasives très sévères voire mortelles, et Streptococcus agalactiae, le "streptocoque B", responsable de graves infections néonatales.

Transmission et maladies associées


Le streptocoque du groupe A, Streptococcus pyogenes, se transmet exclusivement d'homme à homme. Il est responsable d'infections fréquentes bénignes et non invasives, telles que l'angine et l'impétigo, et également d'infections invasives graves : bactériémies, infections cutanées nécrosantes, infections puerpérales, pleuropneumopathies, méningites, - qui peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique. Le taux de mortalité des infections invasives à streptocoques A est estimé entre 10 et 16% toutes pathologies confondues (les taux de mortalité sont respectivement de 35 à 75% en cas de choc toxique streptococcique, 20 à 45% pour les dermo-hypodermites nécrosantes et de 27% pour les méningites).

Epidémiologie


Des phénomènes épidémiques très médiatisés sont survenus au milieu des années 1980 : recrudescence du rhumatisme articulaire aigu aux Etats-Unis et bactérie "mangeuse de chair" en Angleterre. Des observations isolées d'évolution rapide et fatale - dermo-hypodermites nécrosantes et syndrome de choc toxique streptococcique - ont rendu nécessaire une surveillance des infections à S. pyogenes. En effet, ces phénomènes correspondent à une recrudescence réelle des infections invasives à streptocoques A dans les pays industrialisés et notamment en Europe. En France, ces infections invasives sont en augmentation depuis 2000, le taux d'incidence ayant augmenté de 1,2 à 2,7/100 000.

Traitement

Des antibiotiques, les ß-lactamines, constituent à l’heure actuelle le traitement de référence des infections streptococciques. On assiste depuis plusieurs années à l’augmentation de la résistance à certaines familles d’antibiotiques, notamment les macrolides-lincosamides-streptogramines (MLS), molécules très prescrites en pédiatrie (enfant de plus de 3ans), ou chez l’adulte, notamment pour le traitement d’infections de la sphère ORL ou respiratoire et en cas d’allergie aux ß-lactamines. Des études nationales sur des échantillons restreints suggèrent que le taux de la résistance aux MLS atteindrait 20 à 30% des souches.
Par ailleurs, la récente augmentation des infections invasives en France est en partie liée à l’émergence d’un clone de type emm28 multirésistant aux antibiotiques. Cette multirésistance concerne la bacitracine, les aminosides et les macrolides. L’entourage immédiat d’un cas d’infection invasive à S. pyogenes a un risque accru de contracter une infection secondaire par rapport au reste de la communauté.

Vaccin

Il n’existe pas aujourd’hui de vaccin communément utilisé contre les infections à streptocoques A. Des études de candidats vaccins utilisant différents antigènes ont été réalisées. La connaissance du génome (2001) des souches de streptocoques A responsables d’infections invasives permet d’envisager de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques et de candidats vaccins.

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Infections à streptocoques B

Transmission

Le streptocoque B, Streptococcus agalactiae, a pour réservoir essentiel le tube digestif à partir duquel se fait la colonisation des voies génitales, souvent intermittente. Le portage vaginal de la femme varie de 5 à 40 % au cours de la grossesse, selon les techniques bactériologiques utilisées et les populations étudiées. La transmission materno-foetale est essentiellement aérodigestive, par inhalation ou ingestion de liquide amniotique contaminé après rupture des membranes, ou au moment du passage de la filière urogénitale colonisée par le streptocoque B. Le taux de transmission de la mère infectée au nouveau-né, fonction de l’importance de l’inoculum, est en moyenne de 50 %, et environ 1 à 2 % des nouveau-nés développeront une infection. Alors que la transmission au cours de l’accouchement est responsable de la plupart des formes précoces, la contamination dans les formes tardives n’est pas nécessairement maternelle, et leur pathogénie est moins connue. Dans ce type d’infection le même sérotype de streptocoque B n’est retrouvé que dans 50 % des cas chez la mère et l’enfant. Les sources nosocomiales et communautaires sont alors probablement à prendre en compte. On notera ainsi une possible transmission manuportée, ou une transmission par le lait maternel.

Epidémiologie

En France, environ 800 cas d’infections néonatales invasives sont dénombrées chaque année, provoquant entre 50 et 100 décès. La mortalité des infections néonatales dues au streptocoque B, bien qu’encore élevée, a cependant nettement diminué puisqu’elle était de 55 % dans les années 1970.

La maladie

Les infections du nouveau-né surviennent le plus souvent précocement avec approximativement 80 % des infections durant les 24 premières heures de vie. Les infections néonatales précoces à streptocoques B se manifestent plus communément par une détresse respiratoire une bactériémie (89 % des cas). La méningite reste une présentation clinique moins commune lors des formes précoces (10% des cas). Les infections néonatales tardives sont plus rares et surviennent entre le 4e jour et le 3e mois. Il s’agit d’une infection bactériémique associée à une méningite dans la plupart des cas.

Les tableaux infectieux chez la femme enceinte sont variables, allant de l’infection touchant le tractus urinaire aux tableaux de sepsis et de méningite. La plupart des infections invasives chez la femme enceinte sont des bactériémies associées à des chorio-amniotites. Les infections à streptocoques B en dehors de périodes à risque de la grossesse et des premières semaines de vie, sont marquées principalement par les bactériémies, mais des arthrites, des endocardites et des méningites ont également été rapportées. Les patients présentant une pathologie sous-jacente à type de diabète ou de cancer sont plus touchés par ce type de pathogène.

Traitement et prévention

Chez la femme enceinte, il est recommandé d’effectuer un dépistage systématique du portage de S. agalactiae idéalement entre 34 et 38 semaines d’aménorrhée. L’antibioprophylaxie en intra-partum repose sur une ß-lactamine (pénicilline ou amoxicilline) ou, en cas d’allergie, sur un macrolide.

Chez le nouveau-né, le traitement repose avant tout sur l’administration par voie intra- veineuse d’une ß-lactamine (amoxicilline), - éventuellement associée à un autre antibiotique (gentamicine) pendant les 48 premières heures -, sur une durée de 10 jours à 3 semaines en fonction des localisations infectieuses (méningite, arthrite, etc.).

Vaccin

Aucun vaccin n’est aujourd’hui disponible contre les infections à streptocoques B. Des essais vaccinaux de phase I et II ont été réalisés aux Etats-Unis. La connaissance du génome de S. agalactiae (2002) laisse envisager de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques et la mise en évidence de nouveaux antigènes qui pourraient constituer de nouvelles cibles vaccinales. Une nouvelle piste vaccinale est par ailleurs explorée par des chercheurs portugais en collaboration avec des chercheurs de l’Institut Pasteur (voir communiqué du 1er février 2007).

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A l'Institut Pasteur


L'unité de Biologie des bactéries pathogènes à gram-positif, dirigée par Patrick Trieu-Cuot, mène des recherches sur le streptocoque B et est également Laboratoire associé au Centre National de Référence des Streptocoques, chargé de la surveillance des infections à streptocoques (hormis Streptococcus pneumoniae) en France. Les recherches portent sur la mise au point de technologies innovantes pour le diagnostic des infections à streptocoques B et sur le développement d'une nouvelle approche vaccinale.


Je demande que tout les enfants petits et grands sur terre vivent dans un monde où règne la paix globale , où l'amour inconditionnelle dans toute sa splendeur éclate de beauté.
Je demande que tout les enfants sur terre mangent à leur faim avec des aliments sains pour le corps et l'esprit.Auteure inconnue
   
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