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Azana
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Par défaut 03/03/2018, 07:26

Je ne sais pas quel âge a la cocotte. Mais je vois exactement le genre de parent dont tu parles. Toujours la même intonation mielleuse quand ils s’adressent à leur enfant, jamais de fermeté, même devant un comportement inadéquat. L’enfant s’habille quand il veut, l’enfant lance le jouet ou court sur le plancher avec ses bottes et ils ne disent rien...

Quand j’ai ouvert mon service de garde, je me suis dit que je prenais soin des enfants, mais que je n’avais pas à dire aux parents comment éduquer leurs enfants. Donc, c’est sur les enfants que j’interviens.

Alors par exemple; quand un enfant tombe sur les fesses et qu’il pleure je vais le voir tout de suite. Sans le plaindre, sans le gronder je lui demande doucement de me montrer le bobo. Je m’assure que ce ne soit pas grave. Je lui dis que je prends le bobo, je le tord, je l’étire et je le lance très loin. Et c’est fini, on arrête de pleurer. Sinon, l’enfant doit se retirer un peu plus loin du groupe pour ne pas faire mal aux oreilles de ses amis avec ses pleurs.

En fait, dans un groupe, je pense qu’il est important d’intervenir pour que tout le monde se sente respecté. De cette manière, chacun est plus disponible pour s’entraider, s’écouter et pour apprendre l’empathie. Dans ce sens qu’il n’est pas rare qu’un enfant du groupe décide d’aller consoler celui qui s’est retiré pour pleurer ou crier. Et généralement, ça fonctionne! C’est du gagnant/gagnant.

Pour ta cocotte en question. Voici comment j’interviendrais lorsqu’elle a des réactions trop intense quand elle vit un désagrément.

Elle pleure si quelqu’un l’accroche: «*c’est un accident, tu n’as pas aimé te faire accrocher, ça t’a surpris, ça t’a fait peur, mais c’est un d’accident. C’est terminé maintenant. Si tu veux pleurer, va un peu plus loin et quand tu te sentiras mieux, tu reviendras jouer avec tes amis*».

Pour un jouet qu’elle convoîte: «*tu aimes ce jouet, mais tu pourras le prendre quand il sera disponible. Tu as le choix; soit tu vas jouer avec d’autre chose, soit tu vas t’asseoire un peu plus loin en attendant que tu retrouves ta bonne humeur*».

Elle pleure pour une consigne qu’elle n’aime pas: «*je comprends que ça ne fait pad ton affaire, mais ce sera toujours la même chose ici. Toujours le même règlement.*». «*Tu es fâchée parce que tu trouves ça long t’habiller, moi aussi j’ai chaud, j’ai hâte d’être dehors, je te comprends, mais ce n’est pas une raison pour crier dans les oreilles de tes amis, je te demande d’arrêter tout de suite stp*». «*Tu ne veux pas manger ta collation, c’est ton choix. Mais tu dois quand même t’asseoire calmement à la table pendant que tes amis mangent et discutent gentiment. Sinon, pour ne pas faire mal aux oreilles de tes amis, tu devra attendre assise dans une autre pièce*»....

Ici, ça fonctionne bien quand je parle au «*nous*», quand je parle des amis, quand je parle d’harmonie dans le groupe. Même quand les petits n’ont pas encore 18 mois, ça marche.

Mais, je dois dire que j’ai déjà eu un petit garçon avec des troubles d’opposition vraiment difficiles à gérer. En fait, je n’y arrivais pas. Je faisais de mon mieux. Et quand il est parti à la maternelle, mon Dieu que j’étais soulagée . Parfois, même les meilleurs interventions du monde ne règlent pas tous les problèmes. J’avais suggéré aux parents à plusieurs reprises d’aller chercher de l’aide au CLSC, mais ils ont toujours refusé. Le petit garçon a été évalué depuis. Il a 10 ans et il a un trouble d’opposition avec provocation. Avec un suivi adapté à ses besoins, il s’en sort bien.

Je me souviens une fois en particulier où j’ai vraiment pensé à ne plus reprendre l’enfant. Nous étions allés au parc. J’avais ma poussette 4 places avec mes 4 plus petits et mes 2 plus grands marchaient à côté (ma fille avait 4 ans à l’époque). Lorsque c’était le temps de revenir, le garçon a décidé qu’il se sauvait parce qu’il voulait rester au parc!!!! J’ai dû laisser mes 4 plus petits avec ma fille près d’un banc de parc pour courir chercher l’autre garçon!!!! Je n’ai jamais perdu les enfants de vu, mais vous ne pouvez pas savoir l’angoisse que j’ai ressenti à ce moment. J’ai dû revenir à la maison en poussant la poussette 4 places et en tenant le garçon de 4 ans qui hurlait au meurtre sous mon autre bras.

Et le soir, j’ai expliqué aux parents que je ne pourrai plus assurer la sécurité de leur fils s’ils n’interviennent pas pour l’aider à respecter les consignes de sécurité. Parce que je n’allais pas priver les reste du groupe d’une sortie au parc. Et cela a fonctionné. Le petit m’aimait, et il voulait continuer à venir jouer au parc avec nous. Je l’aimais aussi, mais j’étais vraiment démunie face à ses comportements parfois.

Dernière modification par Azana 03/03/2018 à 08:26.
   
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