Quand j’avais mon service de garde, je faisais les choses avec les enfants comme je le faisais avec ma fille. C’était important que mon milieu se rapproche le plus possible d’un vrai foyer familial. Je ne m’aurais pas vue chanter une comptine à l’heure de la collation en famille, donc je ne le faisais pas avec les petits de la garderie.
Par contre, durant la promenade ou pour patienter durant l’habillage pour aller jouer dehors, on avait un beau répertoire de chansons. La chanson de passe-partout est un incontournable: pousse-pousse-pousse, de beaux gros légumes.
Par contre, ce que j’aimais faire, c'était de raconter des histoires «*vraies*».
Voici un exemple:
«*Ha non, Carmine n’aime pas les clémentines? Je vais vous raconter mon histoire avec les petits pois. Parce que quand j’étais petite, je n’aimais pas les petits pois*». Et mon histoire finissait toujours avec: «*parce que j’ai bien voulu en manger un petit peu, aujourd’hui, je suis capable d’en manger parce que c’est bon pour ma santé*». Et croyez-moi, quand je commençais à raconter mes «*histoires vraies*», ils m’écoutaient tous religieusement!
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Et tous les enfants savent que je n’aimais pas les petits pois, les betteraves, les choux de bruxelles et les poivrons. Pourtant, j’en mange aujourd’hui. Mais je n’aime toujours pas les betteraves et les choux de bruxelles! Hahaha! Je ne sais pas si je transmets bien mon idée...?
Aussi, pour qu’ils intègrent l’idée d’une alimentation variée et diversifiée, je n’ai jamais resservi une deuxième portion de ce qu’ils aimaient sans qu’ils aient terminé la portion qu’ils n’aimaient pas. Et je leur expliquais pourquoi. «*Je sais que tu aurais aimé avoir un autre morceau de pain au beurre, mais si je t’en donne tout de suite, tu risques de ne pas manger ta soupe minestrone*». «*Oui, tu aimes le pain de viande et je t’en redonnerai un petit morceau quand tu auras terminé tes brocolis et tes carottes*». «*Non, tu ne pourras pas ravoir des pâtes à la sauce rosée parce que tu as jeté tes haricots verts*». Et les légumes ont toujours occupé la moitié de l’assiette ici. Donc, les enfants s’y sont habitués.
Pour dessert; c’était toujours une petite gâterie. Un petit biscuit, ou un peu de crème glacée, ou un petit morceau de gâteau. Les fruits et les légumes se prennent lors du repas et durant les collations ici. Même pour ma famille. Pour nous, un dessert, c’est une petite gâterie. J’insiste sur «*petite*». Et au grand damn de plusieurs, le dessert ne vient pas de façon automatique ici. Je suis vieux jeu sur cette question. Si tu n’as pas bien mangé, tu n’as pas de dessert. Pas obligé de tout manger, mais il faut au moins goûter. Parce que pour moi, un dessert n’est pas une obligation, c’est une gâterie. Ce n’est pas un complément de repas, c’est une gâterie.
Dès leur plus jeune âge, il faut apprendre aux enfants qu’il est important de bien s’alimenter pour être fort, puissant et intelligent. Pas pour rester mince, pas pour être beau, pas pour du réconfort, pas par lassitude. Manger pour être en santé. De tout. Même des gâteries avec modération.