Le metatarsus adductus simple chez le nourrisson peut être traité par des exercices d’étirement passifs. Si le metatarsus adductus n’est pas réductible, c’est-à-dire que l’avant-pied ne prend pas une position neutre, un traitement à l’aide d’attelles ou de plâtres peut s’imposer chez le jeune nourrisson.
Il est recommandé de dissuader les enfants de s’asseoir en tailleur inversé (« en W »), car cette position peut exacerber la malformation de torsion.
Les pieds en rotation interne avec torsion du tibia tendent à s’atténuer avec l’âge. Si le problème persiste au point de provoquer une anomalie fonctionnelle, il faut orienter les patients vers un chirurgien orthopédique pédiatre. Des orthèses spéciales peuvent contribuer à réduire des symptômes comme les trébuchements (13).
Selon un essai aléatoire et contrôlé comparant l’absence de traitement au port de deux types d’orthèse différents en raison d’une pronation flexible excessive du pied, il n’y avait pas de différence significative entre les groupes pour ce qui est de la résolution ou de la fonction. La gravité de la pronation n’a pas eu d’effet sur la mobilité pendant l’année de l’étude. Le traitement ne modifiait pas la douleur déclarée (14).
Les genoux cagneux ou cambrés sont des variantes normales du développement des jambes inférieures et ont tendance à se résorber au fil du temps (en général avant l’âge de huit ans). Il est parfois nécessaire de procéder à une évaluation des pathologies responsables de ces problèmes. S’ils persistent après l’âge de huit ans et entraînent une anomalie fonctionnelle, un chirurgien orthopédique doit évaluer l’enfant atteint. Les chaussures correctrices ou les orthèses plantaires n’ont pas d’effets bénéfiques sur la résolution des genoux cagneux ou cambrés du développement (2,10).
À moins qu’on remarque une anomalie fonctionnelle importante ou qu’une telle anomalie fasse son apparition chez un enfant de huit à dix ans, les chaussures correctrices ou les autres interventions sont inutiles. Elles n’ont pas d’influence sur le développement naturel et la correction spontanée escomptée des malformations de torsion de la majorité des enfants autrement en santé (2,12,10,15)
Très peu d’essais aléatoires et contrôlés ont évalué l’efficacité des chaussures correctrices sur le développement à long terme des troubles chroniques de l’ambulation chez des enfants en santé ayant une « malformation » du pied ou de la jambe. Selon les études disponibles, les pieds des enfants n’ont pas besoin d’être traités. La prescription de chaussures ou d’orthèses pour tenter de « corriger » des pieds plats valgus statiques, des genoux cagneux ou des genoux cambrés est inutile pour l’enfant et coûteuse pour la famille. Des études d’observation ont documenté la possibilité que ces interventions soient dommageables. En effet, elles peuvent réduire les activités musculaires normales du pied, affaiblir le pied et ainsi perpétuer le problème (3,5,6,12,13,15). Les données disponibles ne justifient pas les frais connexes, la honte qui se rattache au problème et les répercussions possibles sur l’estime de soi. Les médecins peuvent éviter de surtraiter des variations légères à modérées s’ils donnent des explications rassurantes aux parents.
RECOMMANDATIONS
Les nourrissons n’ont pas besoin de chaussures avant de commencer à marcher (catégorie III‑A).
Les chaussures sont nécessaires pour des besoins de protection. Elles doivent être bien ajustées, souples, légères et dotées d’une semelle coussinée (catégorie III-A).
Les orthèses ne sont pas bénéfiques pour la prise en charge du pied plat valgus statique (catégorie I-B), des pieds en rotation interne et des légères malformations de torsion (catégorie III-B).
Un aiguillage en orthopédie s’impose lorsque l’enfant présente une incapacité fonctionnelle ou une douleur associée à une anomalie du pied ou de la jambe inférieure (catégorie III-B).
RÉFÉRENCES
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COMITÉ DE LA PÉDIATRIE COMMUNAUTAIRE
Membres : Docteurs Minoli Amit, St Martha’s Regional Hospital, Antigonish (Nouvelle-Écosse); Carl Cummings, Montréal (Québec); Barbara Grueger, Whitehorse General Hospital, Whitehorse (Yukon); Mark Feldman (président), Toronto (Ontario); Mia Lang, Royal Alexandra Hospital, Edmonton (Alberta); Janet Grabowski (représentante du conseil), Winnipeg (Manitoba)
Représentant : Docteur David Wong, Summerside (Île-du-Prince-Édouard) (Société canadienne de pédiatrie, comité de la pédiatrie communautaire)
Auteure principale : Docteure Barbara Grueger, Whitehorse General Hospital, Whitehorse (Yukon)
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Avertissement: Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
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Affichage : février 2009
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