Voici un article de Justine Mercier publié dans journal Le Droit. Je trouve sont point de vue intéressant et pouvant alimenter la conversation ici
Citation:
Les drames familiaux résultant de la détresse psychologique d'une mère ne sont pas un phénomène nouveau, mais les raisons qui poussent une femme à tuer les enfants qu'elle a portés diffèrent souvent par rapport aux tragédies où c'est un père qui commet l'irréparable.
Professeure au département de psychoéducation et de psychologie de l'Université du Québec en Outaouais (UQO), Monique Séguin souligne que même si les drames familiaux sèment chaque fois la consternation dans les communautés touchées et dans la population en général, ils demeurent des événements «rares». «Au Québec, on avait fait une recherche, et depuis les années 1960, ça n'augmente pas, indique-t-elle. Des années, il y en a un peu plus, d'autres un peu moins.»
Protection
Dans le cas qui afflige la communauté de Stittsville, c'est la mère de famille, Alison Easton, qui aurait poignardé à mort ses deux enfants, Alex et Katie, avant de s'infliger à son tour des blessures mortelles.
Sans pouvoir commenter ce cas en particulier, MmeSéguin note que les motivations diffèrent souvent entre les mères et les pères qui agissent de la sorte.
«Dans le cas des mères qui tuent leurs enfants, la littérature suggère que ce sont plus souvent de jeunes bébés, que la mère est peut-être dépressive, qu'elle a des vulnérabilités très présentes et qu'elle souhaite se suicider, mais qu'elle ne veut pas partir sans ses enfants, qu'elle veut les amener avec elle pour les protéger d'un monde dangereux», explique Monique Séguin, qui est également chercheuse au Groupe McGill d'études sur le suicide.
Pour les drames familiaux où c'est un père qui en vient à arracher la vie de ses enfants, les motifs seraient plus souvent associés à une volonté de vengeance. «On laisse entendre que les hommes tuent généralement des enfants plus âgés et que la motivation serait justement de se venger d'avoir été laissés, alors que les mères qui veulent se suicider et qui entraînent les enfants avec elles veulent surtout les protéger», note la professeure de l'UQO.
Chose certaine, un parent qui commet un crime du genre est en proie à une détresse psychologique, qui peut mener à une psychose dans certains cas, indique MmeSéguin. «Il y a un niveau de détresse extrêmement élevé, et probablement qu'à cette période-là, la personne souffre aussi d'un certain trouble de santé mentale.»
Par contre, rien n'est évident lorsque vient le temps d'évaluer les pistes de solutions pour prévenir de telles tragédies. «C'est souvent la question qui revient: comment pourrait-on mieux détecter ce genre d'événements? Mais ce sont tellement de petits nombres d'événements, que ça devient difficile de tirer des conclusions, d'autant plus que les événements sont tellement différents les uns des autres, souligne MmeSéguin. [...] Ce à quoi la personne a pensé avant d'agir, ça, on ne le sait pas.»
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