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La dépression chez l'enfant - Sommes-nous à l'écoute?
Parents : Documentation : Santé : La dépression chez l'enfant - Sommes-nous à l'écoute?
Brenda Schade
On s’imagine que les jeunes enfants sont toujours heureux. Comme leur développement physique et cognitif n’est pas rendu au stade adulte, on prend pour acquis qu’ils ne peuvent pas souffrir de dépression comme les adultes. Toutefois, ce n’est pas nécessairement le cas. La dépression est une façon utilisée par le cerveau pour gérer un problème qui doit être réglé avant de redevenir en santé. La dépression peut être causée par un déséquilibre biochimique du cerveau, un agent d’agression environnemental ou des pensées négatives à répétition.
Symptômes courants de la dépression chez les enfants
• Tristesse continue
• Mauvaise image de soi
• Comportement provocateur et agressif
• Déception facile
• Signalement de maux physiques
• Fluctuations d’énergie
• Troubles de l’appétit
• Troubles de la vessie et des intestins
• Peur et impulsivité excessives
En réalité, trois enfants d’âge préscolaire sur 1000 souffrent de dépression (NAMI, 1998). De plus, la recherche montre que les deux tiers des enfants n’obtiennent pas l’aide dont ils ont besoin. Si elle n’est pas traitée, la dépression réapparaîtra chez ces enfants et pourra ralentir leur développement mental, affectif et social. La dépression est difficile à exprimer par des mots, même pour des adultes. Comment faire alors pour comprendre ce que les enfants nous disent? Comment les enfants souffrant d’une dépression nous le laissent-ils savoir?
Les enfants pleurent si leurs besoins ne sont pas satisfaits ou s’ils ont mal ou peur. Les adultes font parfois l’erreur de penser que le moral des enfants se rétablira si on les distrait de leurs émotions négatives. Or, le problème ne disparaît pas pour autant, et les enfants peuvent avoir besoin d’aide pour comprendre la confusion qui les habite. Ils ont besoin de quelqu’un pour les écouter et entendre leur détresse. Les adultes entourant un enfant, ce qui comprend sa famille et les intervenantes du service de garde, devraient tous être à l’affût des comportements inhabituels. Un entourage uni sera mieux en mesure «d’entendre» l’enfant et d’aller chercher de l’aide professionnelle.
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Il est important de reconnaître les premiers signes de la dépression pour que l’enfant puisse recevoir l’aide nécessaire. Un enfant qui éprouve de la difficulté à communiquer aura du mal à exprimer ce qui ne va pas. Souvent, un enfant manifestera des symptômes non verbaux de sa dépression. Malheureusement, ces symptômes à la petite enfance sont souvent difficiles à dissocier d’un comportement chez un enfant non déprimé. Pour établir un diagnostic de dépression chez un enfant, il faut relever cinq des symptômes courants de cet état mental et ceux-ci doivent persister pendant au moins deux semaines (Carlson, 1998).
Compte tenu de la nature courante des symptômes, un médecin pourrait diagnostiquer un trouble plus courant chez ces enfants, comme un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité ou un syndrome d’hyperactivité (NAMI, 1998). Puisque ces symptômes peuvent être mal interprétés, nous devons être à l’affût des signes précurseurs et faire bien attention à ce que les enfants tentent de nous dire par leurs actions.
Les enfants auront des capacités verbales différentes selon leur âge pour communiquer ce qui ne va pas. Parfois, les enfants pleureront pour avoir de l’aide sans vraiment comprendre ce qu’ils veulent. Les jeunes enfants ont de la difficulté à verbaliser leurs émotions et les facteurs qui expliquent leur état d’être. Les enfants exprimeront subtilement qu’ils ont l’impression de ne rien valoir, mais c’est la façon dont nous décodons ces messages qui déterminera les mesures qui seront prises. Les enfants déprimés parlent, mais les entendons-nous?
Il est important que nous écoutions les signes verbaux et non verbaux des enfants pour pouvoir leur fournir l’aide nécessaire. Il faut enseigner à toutes les personnes qui oeuvrent auprès des enfants à reconnaître ces signes et à savoir comment transmettre cette information de manière appropriée. Une formation est nécessaire pour que la famille et une équipe détermine des objectifs à court et à long terme pour l’enfant.
Rôle de l’éducatrice
Le premier rôle de l’éducatrice de la petite enfance consiste à reconnaître les symptômes et à aider les enfants à verbaliser leurs sentiments et leurs besoins. Même si les enfants n’ont pas des aptitudes de communication claires, il nous incombe de déchiffrer leurs messages.
• Les oeuvres d’art des enfants indiquent souvent ce qui les rend heureux. Offrez aux enfants l’occasion d’exprimer leurs sentiments par l’art.
• Les enfants se sentent gênés et mal à l’aise de soulever des sujets délicats devant leurs pairs. Accordez-leur du temps individuel pour qu’ils se sentent à l’aise d’exprimer leurs sentiments.
• Pour reconnaître un comportement persistant, il faut faire des observations et prendre des notes sur une longue période de temps. Resserrez les liens que vous entretenez avec les parents pour pouvoir relever des comportements irréguliers, en discuter et prendre les mesures qui s’imposent afin d’aider l’enfant.
Les éducatrices de la petite enfance peuvent aider les enfants à apprendre des moyens d’exprimer et de verbaliser leurs sentiments et leurs besoins. Nous devons savoir reconnaître la dépression chez l’enfant pour pouvoir aider ceux qui en ont besoin. Notre capacité à identifier ces enfants ne pourra que leur être bénéfique et leur permettre d’accéder plus rapidement à l’aide médicale dont ils ont besoin. Nous devons écouter ces enfants et entendre ce qu’ils ont à dire même si leur voix est «masquée» par leur comportement.
Brenda Schade est étudiante en éducation de la petite enfance au Red River College. Elle travaille comme intervenante dans un service de garde depuis six ans.
Références
Carlson, Trudy (1998). Depression in the young. Première éd. Duluth (Minnesota), Beline Press.
National Alliance for the Mentally Ill (2003). Early-Onset Depression.
http://www.nami.org/helpline/depressionchild.html
Riley, A. Douglas (2000). The depressed child. Dallas (Texas), Taylor Trade Publishing.
Source: Cet article a été publié dans Interaction (volume. 17, no 3, Automne 2003), la revue de la Fédération canadienne des services de garde à l’enfance.
http://www.petitmonde.com/Doc/Articl...ous_a_l_ecoute