Terrible two: 7 comportements typiques(et comment les gérer.

[YING YANG]

La plupart des parents de tout-petits connaissent le Terrible Two. Cette période, qui s'échelonne généralement de l'âge de 18 mois à environ 2 ans et demi, n'est pas vécue de la même façon par tous les enfants. Comme l'affirme Dre Noémi Gagnon-Oosterwaal, psychologue auprès des enfants et des familles, certains enfants sont naturellement plus difficiles que d'autres. Toutefois, certains comportements peuvent fréquemment être observés (et corrigés) chez les enfants de cet âge. En voici quelques-uns.

Il mord

En cas de morsure, il importe d'agir rapidement après l'événement. « Il ne faut pas attendre trop longtemps avant d'intervenir. Sinon, c'est déjà trop tard dans la tête de l'enfant », explique Dre Gagnon-Oosterwaal. Elle ajoute qu'il faut s'assurer d'avoir vu l'enfant agir. « Il faut savoir pourquoi l'enfant fait le comportement inapproprié ou plutôt à quel moment il le fait pour pouvoir intervenir de la bonne façon. S'il mord pour se défendre ce n'est pas la même chose que s'il utilise la morsure comme moyen de communiquer sa colère », affirme la psychologue. Celui-ci doit apprendre qu'il doit bien se comporter avec les autres et comprendre les conséquences de ses actes. Après avoir réconforté l'enfant mordu, il faut également se concentrer sur l'enfant fautif, afin qu'il présente ses excuses verbalement ou gestuellement. Puis, on lui explique ce qui ne va pas. La psychologue recommande d'utiliser des phrases courtes. « On parle souvent trop longuement. Pour l'enfant, ça devient comme un sermon », affirme-t-elle. Celle-ci termine en conseillant de tourner les choses de façon plus positive. Ainsi, plutôt que de lui dire « Non, non, non, on ne mord pas, on ne mord pas! », on opte pour « Tu sais, il faut être doux avec les amis ». Enfin, il est important de ne pas souligner que les morsures, mais aussi les journées qui en sont exemptes

Il dit non

À cet âge, l'opposition est souvent présente dans différentes situations du quotidien. Ainsi, l'enfant dit non, souvent, et à toutes les sauces. La psychologue explique que ce comportement n'est pas étranger à la quête de l'autonomie. « On finit souvent par comprendre que ce n'est pas non que l'enfant veut nous dire. Il veut simplement choisir. Un peu comme s'il nous disait ''Je suis une personne à part entière et j'ai le droit de choisir moi aussi''». Elle propose donc, lorsque c'est possible, de donner deux possibilités à l'enfant. Il aura donc l'impression d'avoir un peu de contrôle sur la suite des choses et obtempérera plus aisément.

Il fait des crises

Lorsque rien ne va plus, deux mots : on ignore. On ne donne donc pas d'attention à l'enfant en crise, au risque d'envenimer davantage la situation. « Nous, quand on est frustré, on se retire. L'enfant aussi a besoin de vivre sa colère seul. Évidemment, on garde un œil sur lui. Quand l'enfant change d'émotion, on va le voir pour le réconforter », explique-t-elle. Et qu'en est-il des crises dans les endroits publics? La psychologue conseille de ne pas déroger à nos habitudes, et ce, malgré le fait qu'on attire l'attention et que ça peut nous mettre mal à l'aise. « Il ne faut surtout pas se stresser avec le regard des autres. Plusieurs ont déjà vécu ça. On est là pour aider l'enfant d'abord », insiste-t-elle

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Il tape/il pousse

L'enfant qui tape ou pousse ne le fait pas sans raison. Il n'est peut-être simplement pas encore capable d'exprimer verbalement sa frustration. En effet, à deux ans, avec un vocabulaire d'environ 50 mots, il peut être difficile de bien faire comprendre ce qui peut le déranger. C'est là où l'intervention de l'adulte prend son importance. « On doit expliquer à sa place ce qui vient de se passer. On met des mots sur sa colère », explique la spécialiste. De plus, il est important de bien observer afin de découvrir les moments les plus propices à de tels comportements ou les éléments déclencheurs de ceux-ci. « On peut alors essayer de voir avec l'enfant à quoi ça lui sert de faire ça. Même tout petits, les enfants sont déjà capables de trouver des solutions adéquates », ajoute-t-elle.

Il refuse de manger

Il est normal que le moment du repas soit difficile pour un jeune enfant (et ses parents!). En effet, le temps de concentration à cet âge est d'environ dix minutes pour une même activité. Le souper peut donc paraître très long pour un tout-petit. S'il refuse catégoriquement de manger dès le départ, on doit lui faire comprendre qu'il faut rester assis pendant que la famille mange. Que ce n'est pas l'heure de jouer. « On peut également lui enlever son assiette pour un certain laps de temps et lui dire qu'on va lui redonner quand il aura faim », ajoute la psychologue, précisant que bien souvent, l'enfant qui voit son assiette lui être retirée retrouvera l'appétit rapidement. « On veut qu'il comprenne qu'à table, c'est mieux de manger que de ne rien faire », explique la psychologue.

Il arrache les jouets de mains d'autres enfants

Les tout-petits ont parfois tendance à s'approprier les jouets, et ce, même s'ils sont déjà dans les mains d'un autre enfant. Dre Gagnon-Oosterwaal appelle à la prudence quand vient le temps de réagir dans ce genre de situation. Elle explique qu'un enfant de deux ans sait ce qu'il fait et qu'il est déjà capable de planifier certaines actions. Le parent qui intervient auprès d'un jeune enfant et de ses frères ou sœurs aînés aura parfois tendance à laisser le plus jeune obtenir ce qu'il veut. « Parce qu'il est petit, il va avoir le jouet de l'autre. Il le sait. Il y a clairement une intention derrière le geste », ajoute-t-elle. Dans de tels cas, plutôt que de céder et de laisser le tout-petit gagner, il faut être en mesure de lui expliquer que le jouet lui sera prêté quand l'autre enfant en aura terminé.

Il a des fixations

Les fixations d'un enfant en bas âge sont fréquemment orientées vers la nourriture. La psychologue explique que puisque l'enfant cherche à acquérir plus d'autonomie, il essaie aussi de contrôler davantage son environnement. Les préférences marquées, voire catégoriques, envers certains aliments ou ustensiles sont fréquentes. « Il ne faut pas d'emblée s'adapter à lui. Il faut d'abord aller regarder si c'est un besoin ou un caprice », conseille-t-elle précisant qu'il y a une différence entre un caprice et un besoin. L'enfant qui préfère la cuillère jaune à la fourchette bleue a peut-être tout simplement plus de facilité à s'alimenter avec une cuillère. Le parent qui place les couverts en sachant qu'il est préférable de lui mettre celle-ci n'encourage pas nécessairement sa fixation, mais s'assure que l'enfant sera plus disposé à manger. La psychologue termine en rassurant les parents d'enfants plus difficiles : « On choisit nos batailles. Il y a une différence entre prévenir et encourager les caprices de l'enfant en faisant constamment des concessions... »