Épanoui(e)
Statut: Déconnecté
Messages: 90
Remercié: 22 fois, 15 msg
Inscription: décembre 2010
|
Lettre au MFA !!! J'en ai ras le ponpon !!! -
29/11/2011, 12:39
Bonjour, je me présente, je suis une éducatrice à l’enfance diplômée (j’ai un diplôme d’études collégiales en techniques d’éducation à l’enfance) et je possède mon service de garde en milieu familial privé à Rivière-au-renard, en Gaspésie. J’ai le désir d’être accréditée par un bureau coordonnateur, mais je ne peux pas, car aucune place en milieu familial n’est accordée par le gouvernement. Pourtant, en janvier, j’aurai six enfants fréquentant mon service de garde, mes places disponibles seront alors toutes comblées. J’offre un service de qualité et les parents utilisateurs de mon service de garde ne changeraient pas pour un CPE s’il en avait la chance. J’ai un programme éducatif complet, je suis formée, j’ai mon cours de premiers soins, mon local est conçu et aménagé pour les enfants, il est sécuritaire, je fais chaque semaine, une programmation d’activités comprenant des activités scientifiques, culinaires, plastiques, physiques et de détente, nous passons en moyenne une heure par jour à l’extérieur, lorsque la température le permet… je pourrais en dire pendant encore quelques lignes, mais là n’est pas le sujet de ma lettre. En fait, je trouve injuste de ne pas pouvoir être un service de garde en milieu familial subventionné alors que je possède tout ce qui est requis, et même plus encore. Le ministère de la Famille et des aînés a récemment annoncé 15 000 nouvelles places en garderie… la totalité en CPE et en garderie privée en installation. Où sont les milieux familiaux là dedans ? Ils n’ont droit à aucune place subventionnée. Parce que les parents préfèrent avoir accès à des places en services de garde en installation plutôt qu’en milieu familial qu’a expliqué Mme Yolande James, ministre de la Famille. Bien sûr! Les parents préfèrent les services de garde en installation parce qu’ils sont plus réglementés, et qu’au moins, en installation, on n’entend pas d’histoires d’horreur comme on en entend en milieu familial. S’il y avait un peu plus de règlements concernant la garde en milieu familial, peut-être que de ces histoires d’horreur, on en entendrait moins! J’ai ouvert mon service de garde en milieu familial privé en juillet 2011. Je suis allée chercher un permis d’exploitation commercial à la ville de Gaspé et la seule question qu’on m’a posée c’est : « Quelle est la superficie qui sera allouée au service de garde? » Personne ne m’a posé de question sur mes antécédents judiciaires (je n’en ai pas, bien évidemment), j’aurais pu être pédophile et ouvrir mon service de garde. Personne ne m’a posé de question sur mes compétences à m’occuper de six enfants entre zéro et cinq ans et ce, 50 h par semaine. Personne ne s’est assuré que mon service de garde était sécuritaire, propre, adapté, j’aurais pu l’ouvrir dans un trou à rats. J’ai eu la visite d’un inspecteur de la ville. Il est venu vérifier si les rénovations étaient terminées afin de pouvoir faire le suivi sur le permis de rénovation. Il n’a pas mis le pied sans le service de garde, personne n’est venu voir l’état du service de garde. Après avoir réfléchi à tout ça, la question doit vous venir à l’esprit… À QUI CONFIE-T-ON NOS ENFANTS??? Personnellement, je crois que notre société a un sérieux problème à ce niveau. Bien sûr que les parents préfèrent les services de garde en installation… mais si notre gouvernement mettait ses culottes et s’occupait de réglementer ne serait-ce qu’un tantinet plus, peut-être que les parents auraient de nouveau confiance en nos beaux services de garde en milieux familiaux. Chez moi, ce n’est pas une usine à enfants, les enfants qui fréquentent mon service de garde ne voient pas 3, 4 ou 5 éducatrices différentes par jour, j’ai une relation significative avec eux, nous préparons les repas ensemble, le bruit ambiant ne nous empêche pas de vivre, car à sept dans une grande pièce, nous avons assez d’espace pour ne pas nous piler sur les pieds, les enfants participent aux tâches ménagères et cela favorise beaucoup leur estime de soi, j’accueille des enfants âgés entre six mois et quatre ans et demi, les petits apprennent des grands et les grands aident les petits et pour rien au monde, je n’échangerais mon travaille de responsable en service de garde contre un poste d’éducatrice dans un CPE. Alors Madame James, posez-vous donc la question, le problème est-il que les milieux familiaux ne conviennent pas aux parents ou que le gouvernement ne convient pas aux milieux familiaux?
|